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09/05/2012

L’Union Européenne à Buenos Aires visée par une bombe

drapeau européen.jpgUn événement quasi passé inaperçu… et pourtant révélateur du climat actuel entre l’Europe et l’Argentine !

Mardi dernier, 1er mai, une bombe a explosé devant les portes du bâtiment de la délégation de l’Union européenne, dans le chic quartier de Recoleta. Le dispositif  de faible puissance n’a fait aucune victime et seulement quelques dommages matériels.

Toutefois, il traduit bien l’hostilité qui règne actuellement entre l’Europe et l’Argentine. Les relations déjà tendues du fait des freins massifs aux importations se sont encore plus dégradées après l’expropriation de Repsol.

Cette attaque n'a toutefois donné lieu à aucune revendication, à en croire le communiqué de la délégation européenne.

 

 

 

 

 

05/03/2012

Buenos Aires : une architecture en liberté

Entretien avec Patricio Pouchulu

Patricio Pouchulu est architecte diplômé de l’Université de Buenos Aires (1990) et titulaire d’un Master en Architecture du University College London (1998). Il a enseigné l’architecture à la UBA, à Londres et à Münich.

Patricio, avant de parler de l’architecture porteña, pourriez-vous nous dire ce qui vous a conduit à ce métier ? Comment êtes-vous devenu architecte ?

Patricio-Pouchulu-Buenos-Aires.jpgJ’ai toujours été sensible à la notion d’espace. La lumière, les paysages, la stimulation des sens m’ont toujours intéressé comme expérience vécue. De plus, l’idée de construire, de créer, m’a très vite attiré. Et comme par ailleurs, dès l’âge de 5 ans, j’ai commencé à dessiner, peu à peu la carrière d’architecte est apparue comme une évidence. Transformer une idée en formes, en objets, en espace à vivre, à travers le dessin, voilà qui constitue sans doute le socle de mon orientation.

Je dois rajouter que mon père était cinéaste et ma mère peintre, et qu’un des mes arrières-grands-pères était architecte. Cet environnement familial a sans aucun doute compté, tout comme le fait de naître à Buenos Aires. Naître ici, c’est être confronté dès son plus âge à l’architecture dans tous ses états : on est environné d’immeubles, de constructions, de bâtiments…

  •  Le point de vue de Patricio Pouchulu sur la formation et le métier d’architecte:

"Je me souviens de mes années d’études à l’UBA. Ce qui était très particulier, c’est qu’on ne sortait jamais visiter la ville, voir les édifices. L’architecture s’apprenait uniquement dans les livres. En tant que professeur, j’ai toujours fait en sorte d’emmener les étudiants découvrir de visu les bâtiments, les ensembles étudiés. Rien ne vaut l’expérience directe pour comprendre l’architecture !"

"Je continue à beaucoup dessiner à la main, ce qui est aujourd’hui assez anachronique. Beaucoup de collègues n’utilisent plus que l’ordinateur pour élaborer les dessins et les plans. De mon point de vue, cela contribue à déshumaniser l’architecture, à la rendre plus impersonnelle, plus robotisée. Cela se retrouve ainsi dans le processus de la critique. Il est aujourd’hui fréquent que les œuvres architecturales soient discutées, commentées, critiquées, sans qu’elles soient même visitées. Encore une fois, on perd une chose essentielle : l’expérience vécue."

"En ce qui me concerne, tous les jours et à toute heure, j’écris et je dessine dans des petits cahiers moleskine. Je transfère ensuite les dessins sur des feuilles plus grandes, les scanne et les analyse. Avec les jeunes architectes de mon cabinet, nous travaillons ensuite sur des dessins à partir du logiciel BIM. Une fois ces différentes étapes franchis, nous élaborons les maquettes. Je dessine et peins toutes mes perspectives à la main ; cela prend beaucoup de temps, mais cela rend ces pièces vraiment uniques. Elles dégagent une âme que n’ont pas les dessins digitaux. Depuis 25 ans, je lutte contre la progressive disparition du tracé à la main. La reconnaissance des clients et de la communauté internationale, par rapport à mon travail « à l’ancienne », est une vraie satisfaction."


Selon vous, quelles sont les caractéristiques principales de l’architecture à Buenos Aires ?

Je dirai qu’un point fondamental est le fait que cette ville soit en constante évolution, en constante rénovation. Les Porteños ont toujours aimé suivre la modernité.

Ce qui est important à Buenos Aires, c’est l’unité architecturale représentée par la manzana (NdA : Buenos Aires comme toutes les villes d’Amérique est construite sur la base d’un plan à damier, au centre duquel se trouve la place d’Armes. Une manzana correspond à un carré du plan). Chaque manzana est un univers qui est une somme d’univers différents.


Précisément, d’un point de vue extérieur, on a souvent l’impression qu’il n’y a aucune harmonie architecturale à Buenos Aires. Un immeuble néo-classique peut-être voisin d’un bâtiment de 10 étages en béton, lui-même voisin de petites maisons individuelles. Comment a-t-on abouti à ce résultat ?

barracas 1.JPGIl n’y a pas eu à Buenos Aires de travail de zonification, ou d’urbanisme à proprement dit. Ce qu’il y a de très spécial à Buenos Aires, c’est que la ville a réellement explosé fin 19e – début 20e. L’immigration européenne massive a sans doute été un facteur de « désorganisation » de l’architecture. Il fallait avant tout construire pour accueillir tous ces nouveaux habitants.

De plus, l’Argentin manifeste souvent une attitude très individualiste. On s’occupe de son bâtiment et pas de celui de son voisin. Peu importe que la juxtaposition ne soit pas harmonieuse. Cela reflète peut-être une forme de liberté excessive.


Mais n’y-a-t-il pas des règles fixées par des agences gouvernementales ?

Le gouvernement en général délimite des espaces, mais à l’intérieur des espaces, c’est la liberté personnelle qui prévaut. Toutefois, il y a quelques quartiers, où effectivement des règles architecturales doivent être respectées : c’est le cas de Barrio Norte, Recoleta, Diagonales. Ce sont les quartiers « institutionnels ». Ailleurs, on voit que c’est un semi-chaos qui règne.


Et que pensez-vous de ceux disent que Buenos Aires ressemble à Paris ? Pour un Français cette comparaison est parfois étrange.

1.cathedrale 25 décembre.JPGAu tournant du 20e siècle, l’Argentine s’est inspirée du courant néo-classique qui régnait en Europe depuis déjà 2 décennies. Ce style reflétait directement le pouvoir à travers ses lignes majestueuses. Jusqu’aux années 1920, se sont donc construits à Buenos Aires de très nombreux édifices néo-classiques. C’est d’ici que vient la comparaison avec Paris.

Puis le modernisme a fait son apparition en Allemagne, en France, en Italie… Et Buenos Aires, qui comme je le disais au début, est une ville en constante rénovation, a suivi le mouvement. Du coup, cette ville qui au tournant des années 20, avait quelque chose de très parisien dans ses constructions Place fac de médecine.JPGnéo-classiques, a commencé 10 ans après, à détruire ce qu’elle venait de construire, pour s’orienter vers le courant moderniste. Pour construire moins cher et dans une visée architecturale plus « sociale », on a supprimé les ornementations, simplifié les lignes, etc. Le style néo-classique était soudain le représentant d’une époque révolue.

La matrice architecturale de Buenos Aires se fonde ainsi sur la double influence néo-classicisme/ modernisme.


  • L’Argentine et les architectes: "Si l’on devait citer un grand architecte argentine, on parlerait sans doute de Clorindo Testa. Mais de fait, en Amérique latine, c’est le Brésil qui au cours de ces dernières décennies a eu l’influence la plus importante. Entre 1950 et 1970, en particulier, sont apparus des architectes dont la renommée allait devenir internationale, le premier d’entre eux étant Oscar Niemeyer. L’Argentine, elle, est surtout un pays d’artistes plastiques."

 

Aujourd’hui, à Buenos Aires, on compte de nombreuses villas installées en pleine ville. Pensez-vous qu’elles feront un jour partie du patrimoine architectural ?

Les villas sont ni plus ni moins que des ghettos. Celles qui sont installées en pleine ville constituent un véritable délire. Elles se sont étendues de manière considérable, sans contrôle aucun des autorités et sans recherche de solution durable pour les populations qui les habitent. La villa 31 est un exemple dramatique de villa qu’on a laissé se développer en plein cœur d’un nœud de transports. Il paraît absolument nécessaire de réfléchir à des solutions de relogement, doublées de mesures sociales efficaces.

La solution pourrait être de créer de nouvelles manzanas, à vocation sociale. Il faut d’ailleurs souligner qu’une des pépites architecturales de Buenos Aires est l’ancienne cité HLM installée en face du Parque Los Andes. Peut-être que ceci pourrait constituer une inspiration pour trouver une issue à la question des villas.


En tant qu’architecte, quels sont vos édifices, vos quartiers ou vos rues préférées de Buenos Aires ?

av Libertador.JPGL’avenue qui relie la Boca à Palermo sur près de 10 kms est particulièrement intéressante. On peut y découvrir une succession de monuments néo-classiques d’une grande beauté. Partez depuis le parc Lezama, passez ensuite par la Casa del Gobierno, Puerto Madero, la Plaza San Martin, et l’avenue Libertador.

A Buenos Aires, je recommande aussi d’avoir souvent les yeux en l’air. La ville est plus intéressante à partir du 2e étage des immeubles. En-dessous, c’est le commerce qui a triomphé. Il y a en particulier certaines « esquinas urbanas » remarquables, avec de magnifiques coupoles aux 4 coins de la manzana. C’est le cas de Florida/ Diagonal Norte par exemple.

J’ai également beaucoup de plaisir à marcher dans Puerto Madero, le long des bassins. La rénovation des vieux docks anglais en briques est une vraie réussite.

Il me paraît par ailleurs qu’on sous-estime la beauté architecturale des gares porteñas : Retiro (qui est une des dernières gares de style victorien), Once et Constitucion, sont des lieux remarquables.

Enfin, les galeries commerciales sont une des particularités très intéressantes de Buenos Aires. Il s’agit de passages, remplis de boutiques, qui permettent de traverser une manzana. Il en existe une trentaine à Buenos Aires. Ce sont de véritables petites villes miniatures. On en a commencé à construire à l’époque du néo-classique, mais leur succès a été tel que de nouvelles galeries ont vu le jour jusqu’aux années 1970.

 

  • Les projets en cours de Patricio Pouchulu: Au cours de ces dernières années, Patricio a travaillé sur des transformations de bâtiments dans le centre historique de Londres. Actuellement, il travaille sur une maison de vacances à Biarritz, et prépare une série de grands projets : un complexe hôtelier au centre de Buenos Aires, un hôtel- résidence dans la Cordillère des Andes, ainsi qu’une chaîne de petits hôtels en Europe.

22/02/2012

Dramatique accident de train à la station Once de Buenos Aires

La gare de Once n’en a donc pas fini avec les tragédies. Située en plein centre-ville de Buenos Aires, elle avait été en 2004 sous le feu des projecteurs, après un terrible incendie dans la boîte de nuit Cromañon, installée dans un local contigu à la gare.  194 personnes avaient péri la veille de la Saint-Sylvestre.

tren-linea-sarmiento.jpgCe matin, c’est en pleine heure de pointe, qu’un train entrant en gare a semble-t-il connu une défaillance au niveau de son système de freins. Le train de la ligne Sarmiento qui reliait la ville de Moreno (banlieue ouest de Buenos Aires) au centre de la capitale, a donc fini sa course contre l’un des quais de la station, tous les wagons venant ensuite s’encastrer les uns dans les autres. A l’heure actuelle 49 morts et plus de 600 blessés sont à déplorer, ce qui fait de cet accident ferroviaire le 2e le plus grave de l’histoire du pays.

Ce dramatique accident en plein coeur de Buenos Aires survient à peine quelques mois après une collision entre un bus et un train, à l’un des passages à niveau de la capitale. L’accident avait fait 11 morts et 200 blessés.

Les transports ferroviaires argentins sont marqués par un niveau de vétusté très élevé, une maintenance des voies questionnable, et une absence manifeste de travaux d’ampleur pour sécuriser les passages des trains dans les villes.

Alors qu’au tournant du XXe s., l’Argentine était le pays d’Amérique du Sud le plus avancé en matière de développement ferroviaire, peu à peu le train a été délaissé au profit des omnipuissants colectivos et micros (bus de ville ou longue distance). Le dramatique accident de ce matin va-t-il enfin faire avancer la réflexion sur ces infrastructures, essentielles pour des milliers et des milliers de porteños ?

 

>> L'accident de train de Once dans la presse argentine :
Pagina 12
La Razon
Clarin

29/12/2011

Buenos Aires : nouveau temple du street art !

A Buenos Aires, les murs parlent. Mieux, ils crient, ils gémissent, ils dénoncent, ils chantent les louanges, ils vitupèrent, ils illuminent, répandent leur poésie comme des fleuves intarrissables.
Graffitis, tags, fresques sont partout dans la ville, tellement présents qu’il arrive qu’on y prête plus attention. Parfois gribouillages chaotiques, proches du vandalisme, et parfois œuvres à part entière, du street art à l’état pur.

Les graffitis à « messages » ont connu leur envol après la crise de 2001. Les murs exprimaient alors la colère, le cynisme, l’incompréhension, le désir de vent nouveau. Si aujourd’hui, les messages politiques sont encore légion (combien de « Cristina » peints sur les murs, combien de slogans péronistes ou kirchnéristes ? combien de graffitis consacrés aux Malouines, « Malvinas argentinas ! » ?), on trouve aussi de nombreux aphorismes, des pensées du quotidien, des références au foot (Boca Juniors!), des blagues ou encore des messages strictement personnels !

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Le site « Grafiti – escritos en la calle » en recense un nombre incalculable, consultable par catégorie. Chaque graffiti est localisé géographiquement, permettant de le retrouver, si tant est qu’il n’ait pas été effacé. Qu’y-a-il de plus éphémère qu’un tag ou un graffiti ? Si l’on grattait sous la couche apparente de bombe ou de stencil, on trouverait un message, puis un autre….Le mur tel un  palimpseste !

 

 



Mais à côté des «écrits de la rue » fleurissent également quantité de caricatures, peintures, fresques, ce street art qui est désormais très prisé des galeries et musées d’art contemporain. Pour tout fanatique de street art, Buenos Aires est devenu incontournable. En déambulant dans la ville, quel que soit le quartier, on peut se retrouver pris dans un univers singulier, celui de l’artiste qui a pris possession d’un mur dont il a fait sa toile.

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Parmi les artistes connus à Buenos Aires, on peut citer Jaz, Aire, Poeta. Le site Fatcap en établit une liste assez complète.

Compte-tenu de l’engouement pour le street art, de nouvelles offres commerciales sont apparues, soit à travers des visites touristiques sous l’angle du street art, soit à travers la mise en relation d’artistes avec des entreprises ou des particuliers pour leur vendre des œuvres (http://graffitimundo.com/).

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Vous voulez connaître un peu mieux les pensées et l'âme de Buenos Aires ? Chaussez-vous de manière confortable et partez à l’assaut des rues porteñas...Les murs vous en diront beaucoup !

 

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Photos de l'article : Isabelle Laumonier




16/12/2011

Subventions gouvernementales en baisse : adios subsidios ?

Dans l’article « Coût de la vie en Argentine », nous avions signalé les prix très bas de certains services publics (électricité, gaz, eau, et transport), du fait des subventions très élevées accordées par le gouvernement.

Cette situation est toutefois en train d’évoluer. En ce qui concerne électricité, eau et gaz, certains quartiers considérés comme les plus riches de la capitale (Puerto Madero, Barrio Parque, Recoleta) tout comme les quartiers privés et les countries (nom donné aux zones résidentielles fortunées en dehors du centre ville), n’auront désormais plus accès aux largesses gouvernementales. Certaines tours résidentielles de Palermo sont également visées par cette mesure.

Dans d’autres zones (Belgrano, Nuñez, etc), les habitants sont appelés à se déclarer volontaires pour la perte de la subvention.

 

Billetes-Pesos.jpgPar ailleurs, certaines grandes entreprises qui touchaient ces subventions (conséquence de 2001 : pour relancer l’industrie argentine, l’Etat a apporté un soutien massif aux entreprises), en seront désormais privées, entre autres les entreprises de l’industrie agrochimique, du gaz, du biodiesel, les entreprises minières et pétrolières.

 

Une des grandes questions qui se pose aujourd’hui est de savoir si l’Etat doit réduire ses subventions en direction des entreprises de transport. Aujourd’hui circuler dans Buenos Aires ne vaut rien (entre 1,10 pesos le trajet en métro et 1,25 pesos le trajet en bus), car l’Etat soutient de manière massive les entreprises privées en charge de ces services. Cette situation profite à tous, car le niveau de vie moyen argentin reste assez faible. Or, autant la suspension des subventions à des particuliers ou secteurs de l’économie aux revenus très élevés est peu contestée, autant la plupart des 13 millions de porteños voient d’un très mauvais œil la hausse des prix de leur moyen de transport.

Comment Cristina Kirchner et Amado Boudou vont poursuivre leur coupe de subventions est donc une question à suivre de près.

Une chose est sûre ; l’Etat argentin doit commencer à limiter ses dépenses, qui ont joué un rôle important dans l’inflation constante depuis quelques années, sans pour autant rogner sur le pouvoir d’achat des habitants. Dur défi à relever !

15/12/2011

Clases de Francés en Buenos Aires

Disfruta de tus vacaciones... Toma clases de Francés !

La Sorbonne.jpgProfesora nativa, graduada de la Sorbonne, propongo clases de francés para debutantes o avanzados.

Que sea para tu placer propio, por motivo escolar o profesional, construiré contigo un programa adecuado.

¡Conversación, gramática, comprensión de obras de literatura o de películas, me adaptaré à tus necesidades y ganas!



No dudes en contactarme para mas informaciones, tour eiffel.jpg


Isabelle :zazle@hotmail.com

 

Zonas : Centro, Recoleta, Palermo, Almagro, Boedo, Chacarita